Coder avec une IA, c’est coder aux côtés de nombreux personnages Pixar : ils ont tous leurs forces, mais aussi un sacré paquet de faiblesses (sinon leurs aventures seraient bien plates).
Et finalement, au fil des sessions de coding, je me retrouve à imaginer les émotions qui se livrent combat dans ma tête :
Quand j’arrive à coder une feature en un temps record, avec une qualité acceptable, c’est bien sûr Joie qui s’exprime. Soyons francs : les premières expériences sont franchement enthousiasmantes.
Malheureusement, assez rapidement, c’est Colère qui prend le pas : répéter pour la centième fois, devoir dire stop toutes les trois minutes, se rendre compte que le LLM tourne en boucle depuis dix minutes…
Et puis, parfois, Tristesse débarque : quand je constate qu’un refacto simple que j’aurais pû (dû) faire moi même m’a couté 25 $ en token parce que je l’ai mal maîtrisé. 25 $ ce n’est peut être pas grand chose, mais si la mésaventure se reproduit, le fleuve de larmes risque d’être salé, comme la facture.
Pour conclure, je tiens à rappeler que la majorité de cette exploration s’est faite en solo, seul devant mon éditeur de code. Je ne suis pas pressé de voir débarquer la “nouvelle console” de Vice-Versa 2, avec ses nouvelles émotions créées par le travail en équipe et la dépendance à l’IA.
Le jour où je devrais relire pour la 4ème fois la PR de mon coéquipier, générée par IA, sans aucune élégance ni recul, c’est à coup sûr Ennui qui pointera son nez.
L’effet miroir sera bien sûr possible, et j’imagine très bien Embarras tenter de justifier que j’ai poussé en pre-prod sans relire et que cela a bloqué la recette pendant une heure…
Enfin, je crains le jour où Anxiété posera ses valises dans le projet : et si mon IA tombe en panne, comment vais-je coder ? Et si les prompts que je bichonne depuis des mois ne fonctionnaient plus avec Claude Sonnet 18 ?
Mon IA, ce n’est pas seulement Dory, Russel, Jack-Jack ou Wall-E.
C’est tout un Pixar dans ma tête. Un mélange d’émerveillement, de crises de nerfs, de productivité et de doutes.
Et c’est peut-être ça, la vraie leçon : l’IA n’est pas qu’un outil. C’est aussi un miroir qui amplifie nos émotions de développeurs. Un catalyseur de Joie, de Colère, parfois de Tristesse, souvent d’Anxiété.
À nous d’apprendre à les écouter… sans jamais lâcher la console de commande.


